Remarque.
Janine et moi-même avons pris cette incitative de rédiger un petit compte rendu de séance pour chaque dimanche. Nous sommes prêt à rectifier ce qui pourrait manquer ou être erroné.
Nader
La séance est animée par Bernard Paris, le 01 février 2009
- Faut-il préférer le bonheur à la vérité ?
- Qu’est ce qui nous fait penser que les mêmes causes font toujours les mêmes effets ?
- Peut-on se débarrasser du passé qui « nous rattrape toujours » ?
- Vivons-nous pour nous-mêmes ou pour les autres ?
- L’inexprimable doit-il être exprimés ?
- Que-ce que la sympathie ?
- Faut-il aider les pauvres ?
- Qu-est que le talent ?
- Qu-ce que la beauté ?
Thème envisageable Peut-on se débarrasser du passé qui « nous rattrape toujours » ?
Jacques : peut-on être indépendant de notre histoire ?
Pascal : Sommes-nous notre passé ?
Sommes nous dépassés par notre passé ?
Que resterait-il de nous sans notre passé ?
Est-on conscient de notre passé ?
Jeanine
Mon passé s’oppose-il à ma liberté ?
La question retenue :Le passé s’oppose-t-il à la liberté ?Nader
Le problème pourrait être examiné sur le plan individuel, méthodologique et historique.
Sur le plan personnel je me suis confronté à certains individus qui n’arrivent pas à abandonner certaines habitudes. Par exemple, une étudiante est venu me voir pour une dérogation car à chaque fois qu’elle décide de travailler sérieusement, elle n’y arrive pas.
Un copain essayer de stopper la cigarette mais sans succès.
Sur le plan méthodologique, lorsqu’il y a un débat, par exemple sur Israël et la Palestine, certains intervenants font appel au passé.
Sur le plan historique et social,
il faut préciser que notre passé repose sur trois étapes distinctes : la
socialisation primaire, la famille et les parents, la socialisation secondaire,
l’école qui nous forme, et notre métier qui nous insère dans le monde du
travail.
Jacques ;
Sartre : L’homme est ce qu’il fait de ce qu’on a fait de lui.
Une définition
L’en soi : il désigne une chose dans sa nature propre ; indépendamment de l’apparence et conformément à la réalité
Pour soi : Caractère propre de la connaissance que l’être conscient à de lui-même par opposition à l’existence en soi.
(L’en soi s’oppose au pour soi)
Michèle
Le moi se constitue sur une mémoire
Jeanine
Dans « le voyageur sans bagage », Jean Anouilh, (1910- 1987), met en seine un amnésique total. A la recherche de son passé, il retrouve sa famille et l’image qu’elle renvoie de lui est si négative qu’il ne peut l’accepter alors il se retourne vers un jeune orphelin pour devenir son seul parent.
Philippe
Dans le passé de chacun d’entre nous il y a de l’inné et de l’acquis ; un fardeau et une ouverture dans laquelle on retrouve le fil de sa vie.
Eliane
Nous sommes acteurs et juge de notre passé comme le dit Arnaud Desjardins
Claudine
George Perec reconstitue son passé par les mots dans « Je me souviens »
Anny Duperey fait la même chose dans « Le voile noir»
Le filme « L’homme sans passé » nous donne le même message et Françoise Sagan dit « Je ne sais pas ce que le passé me réserve »
Les traumatismes trop grands nous coupent de nos émotions, donc de notre passé.
Alors, certains passés ne peuvent pas nous rattraper.Simone :
Tout le monde reconstruit son passé même si les faits sont têtus.
Marc
Refuser son passé, c’est perdre son identité.
José
La toute puissance de présent dans la vie nous fait oublier le passé : Icare s’envolant est oiseau. Il meurt oiseau.
L’idée de José est intéressante
dans la mesure où elle recoupe la thèse de Maurice Halbwachs, sociologue
français, les cadres sociaux éclatent la mémoire. Autrement dit, le passé se
construit toujours en fonction des enjeux du présent.
Pascal
Reconstruire son passé c’est être partial ; n’est-ce pas reconstruire une autre prison ?
Jean
Le passé et la mémoire sont deux choses différentes. Le passé ne peut être refait tandis que la mémoire est une construction. Le passé n’est pas dans les domaines de la liberté qui n’existe que par rapport à la mémoire.
Amir
L’inconscient neutralise, anéantit la liberté, l’analyse y remédie parfois. La liberté n’est pas de faire ce qu’on veut mais de faire ce que l’on doit.
MC : Avec la psychanalyse on peut se libérer de certains comportements liés à des expériences traumatiques.
Michel
L’identification de moi-même à mon acte doit respecter mon être profonde(pour peu que je le connaisse). Les événements sont comme de nœuds que l’on dénoue
Jean Pierre
A un moment donné on prend conscience de son passé : tous les enfants gardent de séquelles de leurs premiers douleurs. Ils pourraient faire table rase mais c’est un devoir de mémoire de se construire comme adulte membre d’une communauté.
Jacques
Pourquoi cette question ? Pour vivre mieux et exercer sa liberté, est-il indispensable de réveiller sa mémoire ou son histoire ? Il faut faire au mieux avec ses propres capacités pour peu qu’on les évalue justement.
Claudine
Le coup de foudre fait table rase du passé mais c’est contre la liberté.
Maryse
La maladie organique, le groupe sanguin nous relient au passé de notre lignée.
Simone
On a plusieurs identités mais « je est un autre » donc totalement libre Arthur Rimbaud
Michel
Nous avons plusieurs appartenances parce que nous sommes en devenir.
http://thegrou.chez-alice.fr/anny_duperey.php,
lecture, 08.02.2009
Anny Duperey
est connue du grand public à travers son métier de comédienne. A l'évocation de son nom, une image mentale se forme, celle d'une femme arborant un magnifique sourire. La façade est parfois trompeuse, elle peut cacher une fissure profonde, une fragilité des fondations, une faiblesse de l'édifice tout entier.
Le voile
noir (1992), Éditions du Seuil
Ce livre est un témoignage autobiographique très fort. C'est un cri de douleur et de libération.
En photographie, si une lumière parasite vient perturber le tirage des clichés, un voile se forme. Pour peu que la perturbation soit forte, le voile sera complètement noir et masquera tous les détails de l'image. Anny Duperey souffre de la maladie du voile noir. Lorsqu'elle était enfant, son développement fut complètement bouleversé par la mort brutale de ses parents. Pour supporter l'insupportable, la petite Anny a recouvert son petit passé d'un masque opaque.
Une sorte de négation de l'enfance. Puis Anny a grandi. La stratégie de
l'évitement laissait entrevoir quelques faiblesses. Un jour, il lui faudrait
regarder sa vie en face et lever enfin le voile. C'est ce qu'elle a fait à
travers ce témoignage.
L'écriture peut être une thérapeutique, ce livre en est l'illustration. Anny
Duperey a utilisé le papier pour soigner cette douleur. Avec impudeur, elle
nous livre ses doutes, ses rages, ses chagrins, son univers. On peut comprendre le cheminement de sa pensée en suivant son stylo. Le voile va-t-il disparaître?
La douleur va-t-elle cesser? Rien n'est moins sûr et l'interrogation persiste à
la fin de l'ouvrage. Pourtant, on est heureux d'avoir reçu tant de confidences.
La construction du récit s'articule autour des photos du père d'Anny. Chaque image fait surgir des questions et parfois des souvenirs. Chaque souvenir est analysé avec finesse. Ce qui aurait pu n'être qu'une succession
d'anecdotes prend alors une autre dimension. Les actes anodins ont souvent une portée plus large que ce qu'ils laissent paraître et c'est ce que parvient a nous révéler l'auteur.