Café Philo Bastille
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Café Philo Bastille

Le forum du Café Philo Bastille
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -27%
-27% sur la machine à café Expresso ...
Voir le deal
399.99 €

 

 « Vérité dans un temps, erreur dans un autre… »

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Bernard




Nombre de messages : 301
Age : 70
Date d'inscription : 08/06/2007

« Vérité dans un temps, erreur dans un autre… » Empty
MessageSujet: étymologie et sens commun   « Vérité dans un temps, erreur dans un autre… » Empty5/4/2021, 22:34

La vérité des mots est-elle dans leur étymologie ? Celle-ci comme le disait Bachelard*  nous permettrait-elle seulement "de rêver, de se perdre dans les lointains couloirs d’une étymologie incertaine", alors que le philosophe lui, serait condamné à utiliser le sens commun des mots ?  
L'étymologie est sans doute précieuse pour qui veut creuser dans le passé pour éclairer le présent, mais le sens commun nous est fort utile pour nous comprendre entre nous dans une discussion, et pour élucider la problématique contenue dans la question.
La question initiale de dimanche était "Peut-on encore croire en une vérité?"
Le sens commun (issue de notre compréhension courante et/ou capturé dans le Larousse) nous dit que:
- croire signifie " tenir quelque-chose pour vrai ", " l'admettre comme une certitude " . Il y a dans ce verbe croire l'idée d'adhésion, de conviction.
- vérité signifie " Idée, proposition qui emporte l'assentiment général ou s'accorde avec le sentiment que quelqu'un a de la réalité ". Il y a dans l'utilisation du mot "vérité" l'idée de quelque-chose de vrai, de réel, et donc stable, permanent, solide, qui nous sert de repère commun.    
Reformulons la question avec les éléments principaux de ces "définitions de sens commun": "Est-il possible, dans notre société contemporaine, d'adhérer à des idées stables et communes ? "
Cette question nous invite ainsi à un diagnostic de notre société. On constate en effet que nous sommes dans une société de l'immédiateté et du zapping d'une part, de l'individualisme d'autre part. Dès lors le stable et le permanent d'un coté, le commun d'un autre se délitent, qu'il s'agisse de la morale, des idéologies, de la science. L'individu est entrainé dans un "papillonage" incessant qui l'emmène d'une mode à une autre, ne regardant que son intérêt ou son bien-être personnel. L'engagement, qui demande de la constance et de la persévérance, y est devenu l'exception. 
Tous ces points peuvent être discutés, mais il me semble que c'était là la problématique principale posée par cette question, plus que de s'interroger sur les rapports entre la croyance et la vérité, ou entre la vérité scientifique et les autres vérités, ou encore entre LA vérité et les vérités (chacun la sienne!). Au delà de la recherche des différentes définitions de chacun des mots de la question, pour essayer de trouver du sens en les juxtaposant, c'est bien souvent d'une vue globale par le sens commun qu'il faut lire la question pour en faire émerger la problématique principale. 
Bernard  
 
* " Les mots - je l’imagine souvent – sont de petites maisons, avec cave et grenier. Le sens commun séjourne au rez-de-chaussée, toujours prêt au « commerce extérieur », de plein pied avec autrui, ce passant qui n’est jamais un rêveur. Monter l’escalier dans la maison du mot c’est, de degré en degré, abstraire. Descendre à la cave, c’est rêver, c’est se perdre dans les lointains couloirs d’une étymologie incertaine, c’est chercher dans les mots des trésors introuvables. Monter et descendre, dans les mots mêmes, c’est la vie du poète. Monter trop haut, descendre trop bas est permis au poète qui joint le terrestre à l’aérien. Seul le philosophe sera-t-il condamné par ses pairs à vivre toujours au rez-de-chaussée ? " Bachelard Poétique de l'espace
Revenir en haut Aller en bas
fellion




Nombre de messages : 40
Date d'inscription : 05/04/2020

« Vérité dans un temps, erreur dans un autre… » Empty
MessageSujet: « Vérité dans un temps, erreur dans un autre… »   « Vérité dans un temps, erreur dans un autre… » Empty4/4/2021, 17:49

« Vérité dans un temps, erreur dans un autre… »

Vérité, un mot français venant du latin veritas, verus, vrai, avec le suffixe, itas. Le suffixe itas ou tas indiquant un état, une condition. Ainsi veritas est l’état  ou la condition du vrai, de ce qui est vrai. verus a pour racine un terme indo européen* Uera; l’ami, digne de foi, vrai, que l’on retrouve dans le vieil anglais waer, vérité, serment pacte.
La vérité est selon son étymologie ce qui est digne de foi, digne de confiance.

Ses antonymes latins sont faisus, fictus.

Erreur est un vocable français qui trouve son origine dans le latin error, course à l’aventure, certainement dérivé du verbe errare, errer. L’erreur sera l’action de s ‘égarer, l’écart, l’errance, le détour.
Allons plus loin. La racine de error est erro du radical *er; aller, chercher à atteindre, qui a donné en grec ἔρχομαι, (erkhomai).

Ainsi errant à travers les dictionnaires et les mots pour me perdre à la page 1665 du dictionnaire Gaffiot, je trouve verus, vrai, véritable, réel, non quæro quæ sit philosophia verissima Cic. de Or. 3, 64, (je ne recherche pas quel est le système philosophique le plus vrai.)
La page précédente me propose le mot veru, je commets une erreur, je cherche verus, je trouve veru. veru dit broche, dard, petite pique, et surtout signe critique, obelus. verus donnera aussi le mot verrou, Le verrou est la possibilité de fermer, de s’enfermer dans ce que l’on pourrait prendre pour le  vrai, ou l’erreur.
Allant plus loin dans mes égarements, dans mon vagabondage au fil des pages pour ne pas rester enfermé dans une vérité, ou ne pas rester dans l’erreur. Je me rends à la page 1052, obelus signe critique en forme de broche dont on marquais les fautes dans un manuscrits. Le mot vient du grec ancien ὀϐελός,  « broche », qu’une petite ligne de la page 771 du dictionnaire Chantraine, dictionnaire étymologique de la langue grec, dit: ce qui désigne une ligne horizontal marquant en principe qu’un vers est condamné. On en revient au sens latin d’obelus.
Dans le langage mathématique, l’obèle ÷ a été adopté pour marqué la division. La division est un rapport entre deux termes. La division est: diviser, partager.

« vérité d’un temps, erreur dans un autre. » Nous dit Montesquieu dans les Lettres Persanes.
Ces deux mots mise en rapport nous montrent peut-être qu’erreur et vérité ne sont que la possibilité d’un égarement dans le temps, la possibilité de toujours prendre une voie plutôt qu’une autre, afin de n’être jamais définitivement installé temporellement dans l’erreur ou la vérité.

« Ne demande pas ton chemin à quelqu’un qui le connait, tu ne pourrais pas te perdre. »

                                                                                                                                                                      Rabbi Nahman de Bratslav.

Edité dans L'art pense!
Revenir en haut Aller en bas
 
« Vérité dans un temps, erreur dans un autre… »
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La vérité est-elle dans la réflexion ?
» La beauté est-elle dans le regard ou dans la chose regardée?
» Apprenons-nous d'avantage dans les livres ou dans la vie ?
» Y a-t-il plus de liberté dans les démocraties ou dans les dictatures ?
» La limite de la vérité

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Café Philo Bastille :: Continuer le débat du dimanche matin-
Sauter vers: