La frontière, une illusion ?
Mais a-t-on jamais vu une illusion garantir la securité, la coexistence pacifique(?) ... etc comme le déclare Bernard ?
... à moins que ... ... ce que nous nommons "sécurite ... etc" n' ait aucun rapport avec une véritable sécurite ... etc, auquel cas ce n' est pas la frontière qui est une illusion mais les rôles et les vertus qu' on lui accorde ...
D' ailleurs, Bernard relève, à juste raison, que les frontières témoignent des multiples divisions qui séparent les humains ... a-t-on jamais vu des divisions, donc des luttes et des guerres à venir, des armements de plus en plus sophistiqués ... garantir la sécurite (la véritable) ... etc ?
La sécurite par la menace et la terreur ?
Mais nous, les humains, avons inventé la politique ... ... aussi avons-nous inventé les langues ... de bois, de fer, d' argent (et il en faut beaucoup), à mots couverts, à double et triple sens, langages codés (donc secrets) eux aussi très sophistiqués ...
La sécurite par le secret, le mensonge, le bobard, le territoire, l' identité et les "racines" ?
La sécurite par la sophistication ?
Il nous faut donc découvrir pourquoi nous avons inventé ce mot "sécurite" et aussi cette idée sophistiquée de "garantir la sécurite"; tout comme nous avons inventé les mots "liberté, bonheur, fraternité ... et identité, racines, identité culturelle ...." .... autant de "valeurs" qui, elles aussi, doivent être protégées et garanties.
Une sécurite qui doit être protégée et garantie (autrement dit sécuriser la sécurite ... puis sécuriser la sécurisation de la sécurite ... puis ...etc)) est-elle encore sécurite ?
Que nous faut-il donc protéger et sécuriser ?
L' être humain, la nature, "l' environnement" ?
Ou bien les intérets, les banques, les puissants et leurs langages sophistiqués (par ex, "réguler" le système bancaire pour "protéger" le système bancaire et leurs mentors) ?
Et aussi le moi, "mon moi", mes intérets, mes biens et mes "systèmes (nation,communauté, famille etc)" et mon identité ?
Réponse (la mienne) : nous protègeons effectivement les frontières; c' est à dire un monde de mots sophistiqués (svp, ne dites pas que les mots n' existent pas !).
L' identité, les racines, le système bancaire, le moi, la communauté, la nation, les valeurs, les commémorations ... sont des frontières c' est à dire des mots, des mots et encore des mots (et non des substances).
Or, l' humain, la nature etc ne sont pas des mots ...
Et c' est en cela qu' il y a illusion, tromperie : considérer l' humain, la nature ... et se considérer soi-même comme une frontière c' est à dire comme un assemblage de mots, un assemblage d' autant plus pernicieux et dangereux qu' il fait sens, qu' il fait puissance, qu' il fait espérance et qu' il détient une force de conviction lui donnant un caractère de nécessité et d' inéluctabilité.
Aujourd'hui, un homme sans mots - sans papiers - n' a pas d' existence;
un homme rempli de mots ,d' argent (la monnaie, ce sont des mots qui portent sens et espérance - par ex, assurer la pérénnité d' un statut) a du pouvoir sur les autres hommes; il a beaucoup d' existence.
Voilà où l' humanité en est arrivé : vivre dans et par la fiction - se raconter des histoires à n' en plus finir dans le but de justifier la soi-disant nécessité de la puissance et des puissants et ce, au mépris de la nature, au mépris de l' humanité et de son histoire.
Est-il possible d' en finir avec l' espérance ? Vivre sans espérance ?
Ne pas être esclave des mots ?
Une utopie, une fiction ou une nécessité salutaire ? Pascal