Le débat animé par Bruno Paris, le 29.03. 2009
Rédigé par Janine et Nader
Les questions proposées:
Moi sujet ou objet ?
La philosophie n’est-elle que le dénie des uns qui parlent du malheur des autres ?
Le déni ?
La philosophie a-t-elle pour fin d’interpréter, de préserver ou de transformer le monde ?
Quand est-il des odeurs en philosophie ?
Y a –t-il une philosophie de la pensée unique ?
Qu’est- ce que la bêtise ?
Le mal est-il la privation du bien ?
La question retenue :
Qu’est- ce que la bêtise ? Proposée par Joëlle
Marc : la bêtise est le propre des bêtes.
Hypothèse : se comporter comme un animal.
Bruno
L’homme, animal évolué aurait développé la conscience.
Jaques
La bêtise est un berlingot à la menthe, spécialité de Cambrai.
C’est ce qui est considéré comme stupide par ceux qui se croient intelligents alors qu’ils ne sont tout simplement pas d’accord. La bêtise déprécie autrui.
Hypothèse : Tout ce qui est différent de moi.
Jean
Des animaux ont une intelligence adaptée à leur fonctionnement. C’est ce que l’on appelle l’instinct animal. Exemple : le singe
Pascal
Les animaux sont bêtes mais pas médiocres.
Janine
Les animaux sont pleinement eux-mêmes et ils ne font pas semblants.
George
Le couple intelligence-bêtise est peut-être plus parlant que chacun des deux termes séparés.
Nader
La bêtise s’inscrit dans un contexte social particulier. Je vous envoie le travail très intéressant de Howard Becker, « Outsiders », qui est classique en sociologie de l’école de Chicago : en fait il a travaillé sur les drogués de sa classe en maîtrise. Ceux-ci pensaient que leur attitude étaient normal par rapport à leur groupe. Selon l’auteur il y a deux logiques : celle d’une personne qui fait la bêtise, elle pense que ses actes sont légitimes et normaux alors que pour la représentation dominante, la deuxième logique, c’est que c’est une bêtise. Il faudrait toujours contextualiser la bêtise.
Hypothèse : la bêtise est liée à la représentation dominante et aux normes
Maryse
Lors des tsunamis ou des tremblements de terre les animaux anticipent et s’élongent du lieu du futur sinistre. L’intelligence des bêtes est adaptée à leurs milieux, elle est faite du juste mesure et de modération.
Bruno
N’est-ce pas le propre du sage ?
Maryse
C’est aussi bien celui de l’instinct.
Hypothèse : Les animaux sont moins bêtes que les hommes.
Michel
L’homme est sans qualité, l’araignée sait tisser sa toile. L’abeille sait faire son miel mais l’homme a volé le feu et cela remplace toutes les qualités qu’il n’a pas. Seul le pervers peut se prendre pour un animal. La pensée nous a coupés radicalement de la nature.
Hypothèse : les animaux sont prisonniers de leurs savoir faire et ils sont trop spécialisés. Les hommes inventent et améliorent. Qui sont-ils donc ? Des dieux ou des bêtes ?
George
C’est Epiméthée qui a distribué les qualités à tous les animaux mais il n’en restera pas pour les hommes !
Bruno
Prométhée qui a eu de la compassion pour l’homme lui a donné le feu qui lui a permit de développer le bien être et la technique mais cela aggrave son cas et provoque sa chute. L’homme est le plus dénaturé de la création.
Nader
C’est une définition purement essentialiste et subjective de l’homme qui décontextualise l’origine de la bêtise.
Jaques A
Le sens d’un mot est-il lié à son origine ou à son usage ?
Michel
Les abeilles transmettent des messages et des informations sur le lieu, le direction, la distance ! L’animal est dans le réel. L’homme se croit doté de qualité mais en réalité il les acquiert par transmission familiale ou culturelle et par initiation chamanique. Il y a coupure entre animal et homme.
George
L’intelligence c’est la capacité de s’adapter à une nouvelle situation, de ne pas rester prisonnier d’un milieu ou d’un univers clos. La bêtise c’est une ignorance de tout ce qui est différent de moi.
Jaques
La question à se poser est de se demander ce qui est la bêtise chez l’être humain qu’il soit polytechnicien ou non. «L’animal machine», chez Descartes, c’est dépassé.
Joëlle
Qu’un enfant fasse des bêtises, c’est un anodin mais chez un homme est très dangereux. Un vote même démocratique peut-être que calamiteux.
Bruno
L’ignorance n’est plus une question de nature mais de rupture, quelque chose nous a échappé.
Amir
Le contexte particulier de la langue française a donné le mot bêtise en comparaison avec l’animal. Tandis que dans d’autres langues, en l’occurrence l’anglais(stupidity, mistake) et le persan(Hemaghat et ishtebah), on n’a pas la même connotation péjorative.
Bruno
Synthèse
☼
L’animal n’anticipe pas. L’homme qui fait de même est bête.
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L’homme a perdu sa place au sein de la nature autrement dit il est dénaturé.
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L’homme est dans l’obligation de créer sans cesse parce qu’il est sans repères dans la création, donc il est à la merci d’erreurs.
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L’intelligence serait dans la modération et la juste mesure.
☼La distance avec la nature devient un avantage lorsque l’homme est obligé de s’inventer lui-même dans son évolution ou sa rédemption.
George
L’homme s’invente en fonction de sa situation, c’est le contraire du stéréotype mais c’est parfois inadaptée, décalé dans le temps, impertinent.
Hypothèse : l’origine de la bêtise est en situation.
Bruno
Héraclès délivre Prométhée qui est une brute épaisse et néanmoins les dieux l’accueillent dans le Olympe.
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