| | bien et mal | |
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Pascal Invité
| Sujet: Le bien et le mal 5/3/2010, 13:28 | |
| Mais pourquoi en appeler aux "moralistes", à Nietzsche ... etc ? Est-ce ainsi que l' activité philo peut se déployer ? Par des citations et des commentaires sur ces citations, par des explications qui, elles mêmes, expliquent des explications et des commentaires antérieurs qui, eux mêmes, expliquent etc ? Serions-nous, à ce point, si médiocres, si aveugles, si prisonniers des dictats du formatage consumériste et du culte de l' émotion ambiants qu' il faille s' en remettre à des spécialistes en philo ? En philo, les catégories "spécialiste" et "professionnel" ont-elles la moindre pertinence et validité ? Enseignant, professeur de philo : une activité sérieuse ou une mascarade (comédie hypocrite, mise en scène trompeuse) ? La philo, une matière à enseigner ou une activité, qui implique une participation de tous sans préséance ni hiérarchie, dégagée de tout but civilisationnel formulé d' avance, but qui ne se préoccupe que d' intégration (dans une communauté, un nation, une identité ...) ? La liberté, le bien, la bonté, l' honnêteté, l' intégrité (et non l' intégration), l' amour etc peuvent-ils s' apprendre par des intermédiaires, des porte-parole, des "professeurs", des prêtres ... ? Ou bien, faut-il retrousser ses manches et nous éduquer nous-mêmes ?
S' éduquer soi-même ? une parole pour le moins extravagante et orgueilleuse pour nombre de professeurs, d' hommes politiques et de prêtres ... S' éduquer soi-même, cela n' implique-t-il pas d être libre - non pas libre de faire ce que l' on veut - mais d' être capable d' un regard, d' une écoute, d' une action qui ne soient pas dictés par nos idiosyncrasies, par tel promoteur du bien, de la liberté etc et aussi par tel écrivain ou philosophe fussent-ils enseignés et promus au grade de "grand homme" par des suiveurs en mal de reconnaissance et de notoriété. S' éduquer soi-même cela n' implique-t-il pas la laïcité (la vraie, pas celle d' un pouvoir, d' un état ou d' une "mondialisation" qui veulent former une élite à leur convenance - le formatage) Nietzsche c' est Mr Nietzsche et non un "grand" philosophe : il a écrit ce qu' il estimait devoir dire. En philo, il n' y a pas d' évangile : chacun est seul. |
| | | nietzsche.heidegger.xooit
Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 02/03/2010
| Sujet: bien et mal 2/3/2010, 12:44 | |
| bien et mal D’où vient la distinction de bien et mal? Chez ``l’homme civilisé``, nous disent les moralistes, cette distinction se développerait naturellement, de façon utilitaire par une régulation nécessaire des mœurs qui a dû faire ses preuves, et qui énonce alors des bonnes façons de se comporter, règles transmises et augmentées au fur des générations. Mais Nietzsche remarque que c’est souvent l’autre qui prime sur l’intérêt de chacun. Bizarrement, il faudrait qu’en pensant à l’autre, on pense forcément à soi. Belle promesse! Les moralistes louent ainsi un présupposé fondamental: ce n’est pas bien de voir son propre intérêt, là où les autres, les règles des autres, les lois, somme-toute la morale, s’opposent. Il faudrait s’éffacer et développer une qualité: à savoir, tout simplement agir de façon désintéressé. «A l’origine, décrètent-ils [les moralistes], les actions désintéressées ont été louées et appelées bonnes par ceux en faveur de qui elles avaient été accomplies, par conséquent par ceux à qui elles étaient utiles. Plus tard, oubliant la provenance de l’éloge, on a simplement ressenti comme bonnes les actions non égoïstes parce qu’elles avaient été par habitude toujours louées comme telles, comme si elles étaient quelque chose de bon en soi» Nous avons donc vu comment les moralistes justifient la morale. Redécouvrons par quels discours ils ont eu prise. Nietzsche nous rappelle les jugements que l’on retrouve dans la bible. «[la religion judéo-chrétienne] affirmant: les misérables seuls sont les bons; les pauvres, les impuissants, les hommes bas seuls sont les bons; les souffrants, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis des dieux, pour eux seuls il y a une félicité; tandis que vous, les nobles et les puissants, vous êtes de toute éternité les méchants, les cruels, les lubriques, les insatiables, les impies, vous serez éternellement aussi les réprouvés, les maudits et les damnés» On voit une nette séparation entre ceux qui sont du côté de la tradition et les autres. Relevons cette étrangeté: par quels jeux de malchance les nobles et les puissants sont les plus à plaindre, alors que les moins bien-lotis auraient la félicité? Les citations sont extraites de “généalogie de la morale” de NIETZSCHE www.nietzsche.heidegger.xooit.com | |
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