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 conscience et responsabilité

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AuteurMessage
Pascal
Invité




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MessageSujet: conscience et responsabilité   conscience et responsabilité Empty14/11/2010, 01:40

<Monsieur, vous n' étiez pas maître de votre vitesse; du fait de votre conduite irresponsable c' est vous le responsable de cet accident; ne le niez pas : vous êtes un irresponsable responsable ...>
... le moins que l' on puisse dire, ça baigne dans la clarté obscure des connotations contradictoires ...
Alors, que signifie "être responsable" ?
(1) être attentif, c' est à dire conscient des tenants et des aboutissants de ses paroles et de ses actes et, en conséquence, agir sans nuire à quiconque ?
(2) ou bien être le porte-parole ou le porte-action d' une autorité, politique, communautaire ...etc qui, par le pouvoir qui lui est dévolu, impose ce qu' elle nomme "une action unitaire" ? vous savez "parler d' une même voix", "agir <au nom de ...>", bref, parler et agir avec fermeté et diplomatie (autant que faire se peut !) ?
Alors, le (1) ou le (2) ? Ou un (3) etc ?

Force est de constater que (2) réclame souvent le (1) !
L' homme diplomate (l' homme du (2)) n' est-il pas un homme attentif, exigeant, habile tout en maintenant le cap qui lui a été fixé ou qu' il s' impose à lui-même ?
Ne pas faire de vagues, éviter de froisser ... afin d' atteindre au plus près les objectifs visés ...
Par contre, le (1) réclame-t-il le (2) ?
Et si il y a différence entre (1) et (2), où se situe cette différence ?

A mon avis, il y a une différence - elle se situe dans ce que l' on entend par "agir sans nuire".
Le "ne pas nuire" du (2) n' est pas de même nature que celui du (1).
Parce qu' en fait (2) ne cherche pas à ne pas nuire ! - ne pas nuire, c' est ce qu' il déclare mais ce n' est pas ce qu' il fait.
Alors, que fait (2) ? Il fait "au mieux", c' est à dire, il protège, au mieux en négociant, au pire en menaçant - et "protéger" ce n' est pas forcément "ne pas nuire" (les exemples sont légions).

L' homme diplomate confond le "mieux agir" et le "bien agir" parce que pour lui le "bien agir" ça se négocie ! Bref, le bien agir absolu (d' un seul tenant, non fragmenté en morceaux, une action complète, donc, qui ne s' éternise pas), ça n' existe pas !
Sa devise est "tout est négociable" donc, pour lui, l' action juste consiste à négocier, c' est à dire à diviser en morceaux. Bref, il faut y aller mollo car on marche sur des oeufs (que de susceptibilités à ne pas froisser !)

Alors on négocie, on divise ... à n' en plus finir ... dans 5000 ans d' ici, nous, l' humanité, nous y serons encore ....
Alors on fait appel à des spécialistes en négociations, des spécialistes en fragmentations; et ils organisent les G7, G20 ... et, presque en douce, le pernicieux G2 et puis aussi les grandes messes télévisées ...
Ces spécialistes ont évidemment fait de longues études et ont une grande expérience sur le "terrain" ... (oui, nous, pékins lambda, nous sommes un "terrain" et un terrain ça se laboure et ça se cultive ...).
Ben oui, pour vivre en paix, être libre, manger à sa faim etc ne nous faut-il pas des spécialistes expérimentés en "la paix", en "la liberté" (il y a même des spécialistes en "amour" !) etc ?
Ne dit-on pas que ces spécialistes sont des gens "responsables" ?

Et là, le spécialiste "responsable" sort un argument de dessous les fagots !
Puisque vous récusez la négociation que proposez-vous d' autre ?
Ne connaissez-vous l' homme ? Ne connaissez-vous pas son "imperfection", son égoïsme, ses dissimulations, son péché originel, sa violence etc ? Ne faut-il pas gérer tout cela pour éviter le pire ?
Vous, par ex, n' êtes-vous pas "comme tout le monde" ?
N' êtes-vous pas, vous aussi, à votre niveau, un homme responsable ?
et aussi irresponsable (de temps en temps ?), violent etc ?

Malin, le spécialiste ... parce que 5 mn après, il va m' expliquer que chaque homme est différent ... autrement dit tout n' est pas perdu.
Chacun est comme tout le monde tout en étant différent !
C' est pire que la quadrature du cercle !
Mais grâce à lui, qui sait, bien sûr que la quadrature est, dans l' absolu, impossible, il est possible d' approximer ...
Alors on approxime, avec lui évidemment ... autrement dit on continue de négocier, de fragmenter etc ...
La paix approximative, la liberté approximative, une vie approximative ... la responsabilité approximative, par niveau, par morceaux ...

De même que ce spécialiste déclare "tout est négociable", il déclare aussi "tout est approximable"; un spécialiste en approximations ! Pas étonnant que 5000 ans soient nécessaires ou même insuffisants !

Mais, c' est quand même "mieux que rien", "mieux que 3 fois rien" !
Bref, nous sommes tous (?) devenus des spécialistes en "mieux que rien";
des spécialistes en chipotage : nous "luttons", nous luttons, nous luttons et nous devenons, en participant ou en approuvant tous ces combats spectaculaires "de haut niveau" des gens "responsables", aussi responsables que les spécialistes ... mais avec une différence de niveau, bien sûr.
Alors, faisons donc le bien "à notre niveau" : protégeons nos spécialistes; ils ont besoin de nous, ils nous ont convaincu que l' on a besoin d' eux, ils nous ont convaincu que l' on a besoin d' hommes (ou de femmes) exemplaires !
L' exemplarité, une valeur nécessaire, incontournable !
Exaltons nos héros, nos saints, dressons des monuments, organisons des cérémonies cultuelles pour perpétuer le souvenir de leurs labeurs, décernons le prix Nobel de "la paix" (!?!) et les 5000 ans à venir seront bien remplis.
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nietzsche.heidegger.xooit




Nombre de messages : 5
Date d'inscription : 02/03/2010

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MessageSujet: conscience et responsabilité   conscience et responsabilité Empty2/3/2010, 12:45

conscience et responsabilité
Les
normes résultent de limites dictées par la morale. Il faut s’en tenir
aux règles du jeu dans nos rapports avec autrui et pour ça, surveiller
ses actes, ne pas déborder du cadre imposé, et pour certains
comportements trop naturels, prévoir des parades exemplaires fortement
marqués de morale pour l’occasion. Mais être exemplaire une fois ne
suffit pas. Il faut être que cette réaction revienne régulierèment,
qu’elle devienne nécessaire. Cela doit être prévisible.

«Combien l’homme lui-même a-t-il dû d’abord devenir prévisible, régulier, nécessaire, comme le fait quelqu’un qui promet de répondre de lui-même»
«Ah le sérieux, la maîtrise des passions, toute cette affaire lugubre qu’on appelle réflexion,
tous ces privilèges et ces attributs d’apparat des hommes de bien:
combien on les a payés chers! combien de sang et d’horreur se trouve au
fond de toutes ces ``bonnes choses``!»

Comment
pense l’homme de bien quand il a mauvaise-conscience? ``J’ai si mal
agi, je suis redevable envers les autres, j’ai une dette à acquiter
pour réparer mes mauvaises actions.``

«Ce rapport fondamental qui est celui de créancier à débiteur! On vit dans une communauté, on jouit de ses avantages:
on est à l’abri, bien traité, on vit en paix et en confiance, sans
craindre les dommages et les actes d’hostilité qui menacent l’homme
exclu, en dehors, tout cela du moment qu’on respecte les engagements pris à l’égard de la communauté

Ainsi,
l’homme de bien est toujours redevable envers la société. Et comment se
réalise cette faute? La morale impose un châtiment, car il faut marquer
le coup, l’homme est profondément coupable, il aurait pu agir autrement
que mal, c’est sa faute, il faut qu’il paye. Et puis, en pratique, la
châtiment est utile pour le coupable, pense-t-on.

«Le châtiment aurait la propriété d’éveiller le sentiment de culpabilité chez le coupable, on cherche en lui le véritable instrument de cette réaction psychique qu’on appelle ``mauvaise conscience``»
Comment
la dette se réalise, quand l’immoralité devient intolérable? Mais
quelles raisons ne veut on pas mettre, soi-même ou les autres pour
dénigrer l’acte! Quelle déchaînement contre-nature se développe quand
la pensée moralisante veut aboutir à une explication manichéenne des
actes humains!… Chaque tribunal de la conscience est un spectable
dramatique crée pour trouver des raisons en soi, des excuses, des aveux
de faiblesse, pour soupeser le niveau de culpabilité! Mais ce
déchaînement, qui devrait sauver, réparer l’acte, ce déchaînement du
bien n’est-il pas lui, à son tour immoral?

«On commet exactement le même comportement vicieux, les mêmes vices en châtiant,
mais au service de la justice et avec bonne conscience: par exemple
espionner, tromper, tendre des pièges. Puis en dépouillant,
incarcèrant, mettant à mort. Tout cela sous l’approbation des juges»

En
définitive, il ne faut pas tomber dans le piège de la morale, car c'est
un moyen somme toute de domination, développé au fil du temps avec le
progrès de la religion, piège qui conduit droit dans la destruction de
l'individu en vue de sa soumission.

Les citations sont extraites de “généalogie de la morale” de NIETZSCHE
www.nietzsche.heidegger.xooit.com
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