moniquemaury
Nombre de messages : 20 Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Les adolescents," expèrience", plaisir et addiction. 14/4/2008, 22:42 | |
| Je reviens sur ce qui a été évoquer lors du débat d'hier 13 avril, ou il a été question des adolescents qui éprouveraient le besoin " d'essayer" la drogue à titre " d'expérience", comme d'une connaissance nécessaire , qui sauraient qu'ils font mal ( en fait ils ne feraient mal qu'à eux) mais qui le ferait tout de même, parce qu'ils jugeraient utile de goûter à tout avant de rentrer dans le monde des adultes, qui est censé être le monde des gens qui savent enfin ce qui est bon ou mal pour soi Il me semble que cela est bien plus complexe que cela et que l'on ne peut pas , si on parle d'adolescents et de produit psychotrope, faire l'économie du plaisir,qui est toujours présent, dans une prise inaugurale,quel que soit le produit. Les spécialiste appelle cela " le renforcement positif", renforcement qui va laisser un souvenir inoubliable dans le souvenir de celui qui choisira de continuer l'usage du produit comme dans celui qui décide un jour de l'arrêter. Il est évident que l'adolescence où les ex enfants d'hier sont dans une recherche d'identité, où souvent ils sont aux prises avec des conflits familiaux, est une période bénie pour débuter l'utilisation d'un produit qui va servir comme" pansement" en servant de béquille au narcissisme facilement mis en péril à cette époque de la vie. Lors des premières prises, les effets négatifs sont relégués à l'arrière plan par l'intensité du plaisir et/ou de la cessation du malaise psychique ou physique . Platon, lui envisage le plaisir de façon négative puisqu'il pense qu'il n'est que la cessation de la douleur. Kant, encore, pense que notre connaissance est bornée par les limites de l'espace temps, or l'adolescent en début d'usage, lance un défi à ces limites en obéissant au principe de plaisir dont Freud disait: "qu'il ne veut rien savoir du temps". En plus du plaisir, l'adolescent trouve aussi dans l'usage toxicomaniaque une possibilité d'échapper aux relations d'objet, c'est à dire aux difficultés des relations qu'il entretient avec les autres (ses parents, sa famille, ses pairs). Le produit, lui,est et sera toujours fidèle; le produit, qui sert de béquille narcissique, ne risque pas de l'abandonner, de ne plus l'aimer. De plus,certains ados, mettent ainsi entre parenthèses leur accès à un statut d'adultes et se servent de la toxicomanie pour vivre " à l'extrème" ,dans ces cas là ,la prise de risque, "l'ordalie" devient une façon de transgresser, de risquer la mort et ainsi de renforcer la légitimité de sa vie. Au début , l'usager de psychotrope ( ou de conduites addictives variées) éprouve ce que les spécialistes appellent" la lune de miel" avec le produit ou le comportement. Les neurones à dopamine font bien leur travail, ce n'est qu'au bout d'un certain temps plus ou moins long, qu'il va y avoir accoutumance, que les doses ne vont plus suffir, qu'il va falloir prendre le produit ou faire l'activité, non plus pour avoir du plaisir, mais pour ne pas être mal, être en état de manque. Alors il n'y a plus du tout de plaisir et il faut continuer pour eviter la douleur, beaucoup se trouvent ainsi piégés. Reste le souvenir de " la première fois", de cette première fois qu'il aurait bien mieux valu ne jamais vivre, même pour faire " une expérience"! Ceux qui se sont laisser piéger par le plaisir et l'économie d'affects, s'ils veulent faire un sevarge, vont souffrir mille morts physiques et psychiques. Et pour conclure :la drogue ne peut jamais être un mal pour un bien,jamais,jamais! Monique | |
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